Institut de Rééducation et de Chirurgie de l'épaule
de la Clinique Fontvert à Avignon

Arthrose de l'épaule - Prothèse d'épaule

L’arthrose de l’épaule est une pathologie peu fréquente, car cette articulation est non contrainte : « on ne marche pas sur les mains..."

L’arthrose de l’épaule quand elle devient pathologique peut être très invalidante, et son traitement est quasi exclusivement chirurgical. La prise en charge est difficile et ne peut être réalisée que par des équipes expérimentées.

1. Qu’est ce que l’arthrose de l’épaule ? 5. La rééducation est-elle utile ? 9. Quelles sont les complications éventuelles de l’intervention ? 2. Quelles sont les manifestations cliniques ? 6. Quel est le traitement chirurgical de l’arthrose ? 10. Quelle est la durée de vie d’une prothèse d’épaule ? 3. Quels sont les examens à passer ? 7. Quels sont les différents types de prothèses d’épaule ? 11. Comment se passe la prise en charge à la Clinique ? 4. Quel traitement médical proposer ? 8. Quels sont les résultats ? 12. La rééducation

1. Qu’est ce que l’arthrose de l’épaule ?

La définition de l’arthrose est une usure prématurée et anormale du cartilage qui recouvre les surfaces articulaires de la tête de l’humérus (partie supérieure de l’os du bras) et de la glène (partie de l’omoplate qui s’articule avec l’humérus).

Le cartilage ayant disparu, c’est l’os qui s’use et se déforme, et les deux os ne peuvent plus glisser et tourner correctement.

L'arthrose de l'épaule est dénommée omarthrose.

On distingue deux formes d’arthrose selon leur origine: on parle d’arthrose primitive lorsqu’il s’agit d’une maladie initiale du cartilage, tandis que l’on parle d’arthrose secondaire quand l’usure du cartilage est provoquée par une autre cause, telle que la rupture de la coiffe des rotateurs, la fracture, les maladies métaboliques, les radiations, l’infection, la corticothérapie au long cours.

Anatomie osseuse de l'épaule
Figure 1 : Anatomie osseuse de l'épaule

Erosion du cartilage
Figure 2 : Erosion du cartilage

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2. Quelles sont les manifestations cliniques ?

L’arthrose de l’épaule se traduit par des douleurs ainsi que par une perte de fonction.

La douleur est d’intensité très variable. Il y a la douleur dite mécanique, qui intervient surtout dans la journée lors des phases d’activité, et il y a également la douleur inflammatoire, qui intervient plutôt en fin de journée et la nuit.

La perte de fonction est due à la diminution des glissements entre les surfaces articulaires ; elle s’accompagne de craquements et de blocages dans un premier temps en rotation (fréquemment lors de la coiffure et de la toilette).

L’évolution de l’arthrose se fait très progressivement, ce qui explique une dégradation lente, qui ne gêne les patients que quand la fonction est déjà très limitée.

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3. Quels sont les examens à passer ?

Les examens à passer sont la radiographie, et un arthro-scanner ou un IRM.

La radiographie montre une diminution de l’interligne articulaire, une condensation de l’os et des ostéophytes (« becs de perroquet »).

L’arthro-scanner ou l’IRM fait un bilan plus poussé des moteurs (muscles et tendons), ainsi que du capital osseux restant.

reconstruction au scanner 3D d'une omarthrose centrée
Figure 3 : Reconstruction au scanner 3D d'une arthrose centrée

coupe scanner d'une omarthrose centrée
Figure 4 : Coupe scanner d'une omarthrose centrée

Evolution d'une arthrose d'épaule centrée
Figure 5 : Evolution d'une arthrose d'épaule centrée (pas de rupture de coiffe) - classification de Samilson

IRM d'une rupture étendue de la coiffe
Figure 6 : IRM d'une rupture étendue de la coiffe

Evolution d'une arthrose d'épaule excentrée
Figure 7 : Evolution d'une arthrose d'épaule excentrée (après rupture de la coiffe) - classification de Hamada

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4. Quel traitement médical proposer ?

Il sert à diminuer les douleurs par l’utilisation d’antalgiques et d’anti-inflammatoires.

Les infiltrations de corticoides ou de produits de visco-supplémentation, peuvent être réalisées par les rhumathologues aux premiers stades de la maladie. Leur efficacité est néanmoins variable en intensité et dans le temps.

L’utilisation de concentré de plaquettes autologues semble être une voie d’avenir qui donnerait des résultats supérieurs à la visco-supplémentation.

5. La rééducation est-elle utile ?

Oui, si elle se fait sans douleur. Son but est d’entretenir et de limiter l’enraidissement des éléments qui entourent l’articulation par ankylose progressive.

Les exercices d’auto-rééducation, bien réalisés et faits régulièrement, permettent de maintenir une fonction et de retarder l’aggravation de la maladie.

Par ailleurs, la rééducation prépare les patients à une intervention, en évitant une fonte musculaire qui serait plus difficile à récupérer en post-opératoire.

A ce sujet, vous pouvez consulter la page dédiée à ce sujet la page Rééducation

6. Quel est le traitement chirurgical de l’arthrose ?

Habituellement le traitement chirurgical de l’arthrose repose sur deux types d’intervention :

  • Les interventions sous arthroscopie qui retardent la mise en place d’une prothèse (arthroscopie visant à enlever les tissus inflammatoires, à couper le tendon du biceps richement innervé). Les résultats à moyen terme sont mauvais.
  • Les interventions de remplacement des surfaces articulaires : les prothèses.

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7. Quels sont les différents types de prothèses d’épaule ?

Il en existe deux types,utilisés en fonction de l’état du tendon du sus épineux :

  • prothèse anatomique lorsque le tendon du sus épineux est en bon état. Dans ce type de prothèses, on distingue les prothèses anatomiques totales des prothèses humérales simples.
  • prothèse dite inversée lorsque le tendon du sus épineux est rompu ou non fonctionnel .

Prothèse anatomique d'épaule
Figure 7 : Prothèse anatomique d'épaule

Prothèse d'épaule inversée
Figure 8 : Prothèse d'épaule inversée

a) Prothèse anatomique

Cette prothèse permet de remplacer les surfaces articulaires détériorées sans modifier la mécanique de l’épaule, c’est pourquoi elle est adaptée lorsque les tendons sont en bon état.

Il y a deux surfaces articulaires, à savoir la tête humérale et la glène (partie articulaire de l'omoplate).

Dans le cas le plus favorable, où la glène est en suffisamment bon état, il sera mis en place 2 implants ; on parle alors de prothèse totale anatomique.

Toutefois si on peut toujours remplacer la tête humérale par une prothèse, il n’en est pas de même pour la glène parfois trop usée pour accepter un implant, et on devra alors se contenter de l’implant huméral; on parle alors de prothèse humérale simple.

Chaque fois que possible, il vaut mieux réaliser une prothèse totale plutôt qu’une prothèse humérale simple, le résultat fonctionnel d’une prothèse totale étant meilleur, d’où l’intérêt de ne pas intervenir trop tard.


Vidéo 1 : Prothèse anatomique d'épaule

b) Prothèse inversée

Dans ce cas difficile, il faut résoudre 2 problèmes à la fois. Celui de l’arthrose et celui de la rupture de la coiffe des rotateurs. Or il n’est pratiquement jamais possible de réparer la coiffe, les lésions tendineuses étant beaucoup trop sévères et anciennes, et il faut donc en faire abstraction et contourner le problème. On utilise alors une prothèse totale dite inversée qui permet au muscle deltoïde de suppléer l’absence des tendons de la coiffe des rotateurs et de récupérer une certaine mobilité (mettre la main sur la tête), mais sans bonne récupération de la force.


Vidéo 2 : Prothèse inversée d'épaule

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8. Quels sont les résultats ?

Les prothèses d’épaule permettent de redonner une indolence et une fonction acceptable autorisant la reprise d’activités de la vie quotidienne (habillage, toilette, cuisine, ménage, conduite, bricolage, jardinage, et même certains sports sans contrainte excessive tels que le vélo ou la natation). Cette récupération peut toutefois être limitée par les raideurs initiales, ainsi que par la qualité des tendons et des muscles.

Les patients sont satisfaits du résultat dans 80 à 85% des cas.

La douleur disparait ou est largement atténuée dans 90% des cas.

La récupération de la force est variable, car elle dépend de l’état des muscles et de la durée de l’ankylose.

9. Quelles sont les complications éventuelles de l’intervention ?

Les principales complications observées avec les prothèses inversées et anatomiques sont les infections (5,1 %), les problèmes glénoïdiens (5,1 %), les instabilités (3,6 %), les fractures de l’acromion (3 %), les lésions secondaires de la coiffe (4%), ainsi que des douleurs persistantes et des lésions nerveuses.

En cas d’infection, on procède à un traitement par lavage et antibiotiques dans les 3 premiers mois, ensuite l’ablation de la prothèse est nécessaire. Une nouvelle prothèse est mise en place 3 mois après la fin de l'antibio-thérapie.

10. Quelle est la durée de vie d’une prothèse d’épaule ?

Les prothèses d’épaule ont en moyenne une durée de vie de 15 à 20 ans (descellement et usure osseuse, lésion musculaire secondaire).

D’où l’intérêt de ne pas poser de prothèse trop tôt car les reprises sont possibles mais toujours difficiles.

Dans de bonnes conditions de réalisation, le taux de survie d’une prothèse totale anatomique est 90% à 10 ans, et de 85% à 15 ans. Il est de 95% à 15 ans pour les prothèses humérales simples. Il est de 80% à 15 ans pour les prothèses inversées.

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11. Comment se passe la prise en charge à la Clinique ?

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, avec une anesthésie de l’épaule associée pour limiter les douleurs post-opératoires. Elle dure entre 45 minutes et 1h30.

La mise en place de la prothèse est réalisée par voie delto-pectorale, avec une cicatrice à la face antérieure de l’épaule d’environ 10 cm.

La durée d’hospitalisation habituelle est de 2 jours

Une attelle « bras au corps » est ensuite gardée 3 semaines, mais elle pourra être enlevée pour les petits gestes de la vie quotidienne pour lesquels le bras n’est pas trop levé (manger, écrire, utiliser un ordinateur…).

12. La rééducation

La rééducation commence le lendemain de l’intervention et sera poursuivie pendant 6 à 8 mois.

Au début il s’agit de mobilisations et de massages par le kiné, pour retrouver toute la mobilité passive de l’épaule ; puis à partir de la troisième semaine débute le travail en actif aidé, pour récupérer progressivement la fonction musculaire.

Le travail manuel réalisé par le kinésithérapeute est essentiel pour la récupération.

Il faut compter 6 semaines pour retrouver toute la mobilité passive, et 3 mois pour les fonctions quotidiennes et la conduite, 5 mois pour retrouver un usage normal du membre et jusqu'à un an pour la force.

Le centre de rééducation n’est pas obligatoire, mais si vous êtes une personne seule ou si vous vivez avec une personne dépendante, il est préférable d’y avoir recours durant les 6 premières semaines pour s’autonomiser et se faciliter la vie.

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Unité de rééducation et de chirurgie de l'épaule d'Avignon

Clinique Fontvert - Val du Soleil 84 SORGUES - Tél : 04 90 39 81 81 (Dr Jean-Luc Gahdoun)
Tél : 04 32 40 47 25 (Dr Jérôme Papa) Tél. : 04 90 02 29 91 (URSE Unité de Rééducation Spécialisée de l'Epaule)
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